Nous sommes tous, presque tous, fatigués ou épuisés. C’est pourquoi nous parlons trop, agissons trop, passons notre temps à absorber des informations que nous oublions aussitôt. Dans ce contexte, pratiquer zazen devient un véritable repos, à condition qu’il n’y a pas trop d’agitation dans le dojo.
Les neuf années que Bodhidharma1 a passées seul dans une grotte de montagne incarnent une forme d’initiation. Quand le tumulte de la société s’éloigne, nous sommes invités à renouer avec la grande question de la vie et de la mort, avec le connu et l’inconnu. Ceci n’est pas une abstraction, mais un acte concret, une pratique qui nous oriente et nous guide dans la bonne direction.
Rassemblons alors nos forces et osons cette intimité poétique avec le monde. Que le moment présent puisse à nouveau nous toucher. Que les mots résonnent en nous, sans que nous nous précipitions vers le prochain stimulus.
1 Bodhidharma, moine zen du 5e siècle, issu d’une famille aristocratique du Sri Lanka, a passé neuf ans en zazen dans une grotte de montagne en Chine. Cet événement est considéré comme le point de départ du zen tel que nous le connaissons aujourd’hui.